9.23.2011

ROBERT COMBAS


"J'ai toujours peint et dessiné et je suis allé aux Beaux Arts à 9 ans. Mon travail vient plutôt plutôt des "gribouillis" de l'école que du travail aux Beaux-Arts. J'étais un élève plutôt moyen. Besoin de peindre. Ce sont des hommes qui m'ont amené à peindre. Difficile de citer des noms, je crois qu'on le voit dans ma peinture des fois. En gros, j'essaie dêtre un expressionniste des années 80."
"Je suis d'une famille de 6 enfants, mon père était ouvrier, et ma mère faisait des ménages. Je suis allé au lycée jusqu'à 17 ans, puis je suis rentré aux Beaux Arts de Sète pendant un an, puis ensuite aux Beaux Arts de Montpellier où j'ai passé cinq ans, j'y suis resté jusqu'au diplôme. C'est pendant les trois dernières années que j'ai commencé mes premiers travaux qui allaient devenir ce qu'on a appelé plus tard "la figuration libre". Les professeurs me contrôlaient assez souvent mais j'étais libre, je faisais ce qui me plaisait. La première toile que j'ai faite je l'ai changée plusieurs fois, je repeignais dessus sans arrêt, puis je l'ai séparée en 4 parties, puis en 3, je les ai découpées j'en ai bržlé une. C'est après cette toile que j'ai commencé à faire des toiles très libres, très colorées, assez violentes et avec beaucoup de personnages qui étaient souvent entrain de se battre ou de se faire des farces, je faisais de l'humour noir. Je faisais beaucoup de batailles car petit, je gribouillais sur les tables de l'école des graffiti sur les cahiers. Mes premières toiles étaient "Bataille de cow-boys contre indiens", "Japonais contre américains", "Bataille navale"...
J'ai toujours voulu faire quelque chose de complètement nouveau, j'ai toujours eu le besoin de me démarquer par rapport aux autres, je pense être un "dandy".
J'ai donc passé mon diplôme de peinture à Ste-Etienne devant un jury, dans ce jury il y avait Bernard Ceysson directeur du musée de Ste-Etienne, mon travail lui a beaucoup plu et il m'a proposé de participer à une exposition au musée "Après le Classicisme". Quand j'ai demandé pourquoi il me proposait cette exposition, il m'a répondu qu'en France il n'y avait encore personne qui faisait ce genre de peinture et que ma peinture se rapprochait beaucoup dans l'idée de la "Transavantgarde" italienne et des "Nouveaux Fauves" allemands, tout en ayant rien à voir avec eux. J'ai fait cette exposition, j'y ai rencontré Bruno Bischofberger, Daniel Templon et d'autres gens qui ont regardé avec intérêt mes toiles, ils m'ont acheté quelques pièces. Je suis donc monté à Paris habiter chez Di Rosa et Louis Jammes.
J'ai toujours pensé que mon travail devait marcher, je l'ai fermement défendu et c'est pourquoi ça a marché.
Moi, j'essaie vraiment de faire du nouveau, j'essaie de sortir de moi même et de ne pas m'occuper de la ressemblance avec quelqu'un. J'essaie dêtre le plus honnête possible, et dans l'art on pensait qu'il était impossible de faire quelque chose qu'on puisse pas expliquer. Aux Beaux Arts c'était comme ça, moi j'ai voulu prouver le contraire. J'étais bloqué depuis la maternelle, à 20 ans je me suis débloqué par un travail de masse, je suis arrivé au diplôme, j'avais rien d'intellectuel mais j'avais un travail énorme.



  Introduction. 


ROBERT COMBAS a apporté à l'aube des années 80 une nouvelle peinture figurative.Présent sur la scène artistique dès 1979 il est le créateur d'un mouvement que Ben appela "LA FIGURATION LIBRE", mouvement regroupant : Rémi Blanchard, François Boisrond, Robert Combas et Hervé Di Rosa.
Peinture faite de libertés elle parle de la société, de la violence, de la sexualité, de la souffrance des gens, de leurs petits bonheurs, de leur petitesse, de leur grandeur ...

Elle s'inspire du rock dont l'artiste est un fin amateur, des images populaires, des livres d'enfance, des manuels scolaires de tout ce qui fait une culture populaire accessible à tous.

" Moi, je travaille des fois abstrait par jets de peinture, une sorte d'expressionnisme abstrait. Le figuratif c'est le côté amusant, pied sur terre; au départ c'était une réaction dérisoire contre les peintures intellectuelles du milieu de l'art des années 70. Moi je viens du milieu populaire, je vivais dans deux mondes différents. Il y a quand même des messages dans ma peinture : au départ c'est une certaine énergie, j'ai voulu peindre ce que je voulais. Dans la B.D on est coincé par les personnages, tandis que, dans cette peinture, je suis libre complètement libre, même par le format. "

Robert Combas, vu par Michel Onfray. 

Chevaucher le tigre
Robert Combas est né à Lyon en 1957. Les encyclopédies et les histoires de l’art associent son nom à la "Figuration Libre". Mais, au-delà de l’étiquette, on peut aussi le voir comme un baroque lyrique, autrement dit : un peintre compagnon de route et de fortune de Dionysos, le dieu des vignes, du vin, de l’ivresse, de la fermentation, de la danse, de la folie, de la transe, des substances vitales (sang, sperme, sève, lait), des animaux puissants (taureaux, boucs, béliers), de l’extase, de la végétation luxuriante, de la musique percussive, mais également l’inventeur de la tragédie et de la comédie, donc du verbe sculpté. Comme Dionysos, il chevauche le tigre et prend donc chaque jour le risque de se faire dévorer par son art. Sa peinture est l’une des plus dionysiaques de l’histoire de la discipline.
Michel Onfray


  Robert Combas, entre liberté et provocation. 

"La peinture de Robert Combas est perpétuellement en éveil tout comme un organisme. Son oeuvre est en effet une structure constamment ouverte et qui, pour cette raison, a besoin continuellement de "nourriture" pour rester en vie. Il va sans dire qu'un tel phénomène n'est pas possible sans la présence de "l'autre" c'est dire du spectateur. Entre ce dernier et l'oeuvre de Combas se tisse une relation de complémentarité où l'un a besoin de "l'autre". Et l'image est ce moyen qu'utilise Robert Combas pour "provoquer", pour obtenir une réaction du spectateur et pour "inviter" ensuite, c'est-à-dire lui souffler : "Viens donc parler avec moi je veux te raconter la stupidité, la violence, la beauté, la haine, l'amour, le sérieux et le drôle, la logique et l'absurde qui entourent notre vie quotidienne".
Le langage artistique ne s'arrête pas aux frontières de l'"intime". Bien au contraire, c'est en partant de cet élément "intime" qu'il va alors le dépasser pour devenir "social". Un langage qui, en même temps, est une attitude positive ; car au-delà des scènes de violence ou d'intense sexualité, au-delà de la combinaison image mot (ou phrase), l'oeuvre de Robert Combas est avant tout un geste. Ce geste n'a aucune base didactique (le sujet n'est pas l'épicentre) mais est un comportement qui a soif d'élargir son champs d'action bien au-delà des frontières closes d'un langage de l'Histoire de l'Art, pou se tourner vers ce qui, jusqu'à maintenant, avait été méprisé par l'élite qui dominait l'art durant la période des années 70 : les dessins d'enfants, des fous, les bandes dessinées, la musique rock. L'enfantin, n'est en fait rien de plus qu'une stratégie : celle d'un peintre qui veut agrandir le terrain d'action de son iconographie. Et c'est l'oeuvre de Robert Combas : le comportement d'un peintre, qui, se trouvant en constante évolution, devient attitude. Une attitude qui ne se contente pas d'âtre essentiellement "artistique", mais se veut aussi "sociale". C'est à dire une attitude critique."
Demosthènes Davvetas. Paru dans "DIALOGUES", éditions Au même titre. Septembre 1997








  Techniques de peindre  


Des fois, je passe la couleur d'abord et le noir ensuite, d'autres fois c'est le contraire. Des fois je pars de rien du tout sans savoir où je vais, d'autres fois d'une petite idée. Quand je vais agrandir à partir d'un dessin, je fais de suite sans carreaux, il s'agrandit tout seul. J'utilise des collages de récupération, mais ça, ça rentre dans la composition. Pour les couleurs maintenant j'ai le choix, mais mes premières toiles je les ai faites avec les couleurs disponibles aux Beaux Arts.

J'ai pas de règles, c'est suivant, je me suis laissé avoir par le noir, quand je passe le noir maintenant c'est très dessiné. Le texte qui accompagne la toile, je le fais après. Au début, j'avais des formes plus pures, plus simples et puis c'est devenu plein de détails après. Mais c'est suivant, j'ai fait des pastels plus petits et des dessous très fous, c'est baroque, y 'a des chevaliers, des rois en triangle moyenâgeux. L'acrylique a été inventé pour rendre l'effet aquarelle en grand format, l'acrylique il faut s'en servir rapidement. J'ai fait aussi des trucs géométriques et je mets le noir par dessus. Si on veut travailler vraiment, faut s'enfermer, c'est malheureux mais c'est vrai.

 "Technique mixte" :  extrait d'un texte de Philippe Dagen  







  Sujets  

Ma liberté s'exprime dans la mulitiplicité des sujets abordés : les sujets classiques comme les portraits, les scènes de batailles, les bestiaires, les paysages ou décors et les autres appelés "les scènes de genre". Pour moi, tout est déclencheur d'imaginaire: une femme, un sujet historique ou d'actualité, un décor, un animal ou une scène "inclassifiable" jaillie de mon inconscient

Il y a des toiles où j'improvise sans sujet au préalable, d'autres où je réalise une idée que j'ai déjà. Je peux aussi commencer une toile avec un sujet et emporté par ma main je pars ailleurs.

J'ai fait beaucoup d'expositions "à thème". Au départ, c'est mon galeriste de l'époque des années 80, Yvon Lambert, qui m'a suggéré des sujets et cela me plaisait d'explorer des thèmes plus en profondeur tels que:"le bestiaire", "les toiles du Louvre", "les portraits de l'art", "La guerre de Troie", "les saints". Ensuite, j'ai pousuivi ces expositions à thèmes avec : une exposition à Albi en hommage à Toulouse-Lautrec une sur Brassens dans ma ville à Sète, une exposition sur la Musique à Paris à la Fondation Coprim.En 2007, le cinéma pour une exposition à Cannes.  En 2010 je suis partie du texte de Milton "Le paradis perdu" pour mon exposition "Sans filet, les Goulamas sont dans le trou" sur le thème de la chute.



Quel est pour vous le comble de la misère ?La guerre

Où aimeriez-vous vivre ?
J’aimerais vivre dans un climat tempéré. En France, pourquoi pas Paris situé dans le Sud, au bord de l’eau.

Votre idéal de bonheur terrestre ?
C’est un idéal abstrait. Cela a un rapport avec la vacuité, quelque chose qui est proche de Dieu.


Pour quelles fautes avez-vous le plus d’indulgence ?

J’ai de l’indulgence pour les fautes qui ne sont pas préméditées.


Quels sont les héros de romans que vous préférez ?

Je n’ai pas de préférence pour des héros particuliers, lorsque j’étais jeune, c’était d’Artagnan, peut-être que cela m’est resté.


Quel est le personnage historique que vous préférez ?

En ce moment, c’est le Dalaï Lama.


Vos héroïnes dans la vie réelle ?
Je pense que c'est ma femme.


Vos héroïnes dans la fiction ?

C’est la muse, c’est un peu toutes les femmes, c’est l’inspiratrice de l’artiste. Côté traditionnel qui reste un peu chez tous les artistes.


Votre écrivain favori ?
Je n’en ai pas.


Votre peintre favori ?
J’en ai plusieurs, un jour ça peut être Léger, un jour Picasso ou un jour Miro. Avoir un favori est réducteur à mes yeux. Il peut y avoir sur certaines périodes des gens qu’on aime plus que d’autres. Parmi les peintres modernes que j’aime, il y a Garouste, Boltanski, Long, Kijno.


Votre musicien favori ?
Tous les chanteurs noirs, la musique classique avec des voix, les Beach Boys, Brian Wilson, Phil Spector, John Lennon, Charles Trenet…il y en a beaucoup d’autres…


Votre qualité préférée chez l’homme ?

L’honnêteté


Votre vertu préférée ?
La tolérance


Votre principal défaut ?
Je coupe la parole à tout le monde.


Votre occupation préférée ?
Peindre et entendre.


Qui auriez-vous aimé être ?
même temps, et je ne vois pas qui j’aurais pu être d’autre que moi-même.

Le meilleur conseil qui vous ait été donné ?
Le meilleur conseil qui m’ait été donné, c’est d’arrêter de déconner.


Ce que vous détestez par-dessus tout ?

Je déteste les conflits par-dessus tout.


La réforme que vous admirez le plus ?

J’aimerais bien qu’on enlève l’impôt sur le revenu.


État présent de votre esprit ?
Moyen. Je ne suis jamais serein mais je suis positif, optimiste. Mon état d’esprit est toujours moyen. Sur le plan professionnel, je suis toujours assez haut. Il y a dans ma peinture un optimisme, même si on est quand même dans la merde. Je n’y pense pas tous les jours, bien sûr, mais dans ma peinture, ça se reflète, mais dans la réalité, je parais inquiet sinon paranoïaque à la vue des autres.


Votre devise ?
Ma devise, c’est de pouvoir évoluer de la manière qu’on peut, de pouvoir continuer à apprendre. C’est un pouvoir. J’ai déjà le pouvoir d’étudier et d’avoir un métier qui se prête à ça

4.12.2011

Jean-Michel Othoniel





My Bed
2002-2003
"Othoniel - Crystal Palace"
Museum of Contemporary Art, North Miami
glass and metal,
114 x 75 x 95 in Collection of the artist
Le Bateau de larmes, 2004
Verre de Murano, métal, bois – 345 x 535 x 215 cm
Fondation Louis Vuitton pour la création, Paris
Vue de l’exposition « Dialogues méditerranéens »,
Musée de l’Annonciade, Saint-Tropez, France, 2007

Biography

Privilégiant, par goût des métamorphoses, sublimations et transmutation, les matériaux aux propriétés réversibles, Jean-Michel Othoniel est invité à la Documenta de Cassel en Allemagne en 1992, où il expose une série de sculptures en soufre.

L’année suivante, lors de son séjour à la Villa Médicis, il introduit le verre dans son travail et en expérimente les propriétés.
Lors de l'exposition "Féminin/Masculin" au Centre Georges Pompidou en 1994, il construit "My beautiful closet" un placard qui dissimule une performance avec trois danseurs dans l’obscurité.
Il suspend ses sculptures de verre aux arbres de la Collection Peggy Guggenheim à Venise en 1997.

En 2000, il transforme la station de métro parisienne Palais-Royal - Musée du Louvre en "Kiosque des Noctambules".
"Crystal Palace" est sa première exposition personnelle à Paris en 2003 à la Fondation Cartier, construite autour d’un cortège d’œuvres en verre ; partant d’un lit surdimensionné pour nous conduire à sa propre tombe, l’artiste met en scène un monde merveilleux et tragique.
En 2004, dans le cadre de l'exposition "Contrepoint", il investit les salles mésopotamiennes du Musée du Louvre prenant pour thème l’histoire de la déesse Ishtar, qui descendant aux Enfers, avait dû laisser derrière elle ses bijoux protecteurs pour retrouver son amant mort ; comme elle, l’artiste abandonne ses œuvres à chaque porte du Grand Louvre.

Son "Petit Théâtre de Peau d'Âne" qui met en scène le monde de l’enfance de Pierre Loti est présenté au Théâtre du Châtelet à Paris fin 2004, avant de rejoindre en 2008 les collections du Musée National d'Art Moderne / Centre Georges Pompidou.
Pour Art Basel Unlimited en 2005, il crée "Le Bateau de Larmes", inspiré par sa découverte d’un bateau abandonné par des boat people cubains sur les plages de Miami où il réside entre 1999 et 2001.

En 2006, Jean-Michel Othoniel propose "Peggy’s Necklace", un monumental collier de verre bleu de la taille de la façade de la Collection Peggy Guggenheim à Venise.

En 2008 et 2009, il expose à la Galerie Emmanuel Perrotin "Diary of Happiness", un boulier qui reprend l’éphéméride des jours de l’année passée : chaque jour, une perle de verre trouve sa place soit dans le blanc symbolisant les jours de bonheur, soit dans le noir, les jours sombres.

A la Sikkema Jenkins & Co Gallery de New York, "Secret Americana" (2008) lui permet de rendre hommage à la culture américaine qu’il a toujours aimée, du cow-boy érotique de Bruce Nauman, à la peinture abstraite d’Ellsworth Kelly ; il s’approprie alors ces archétypes autour d’un wagon de western trouvé au fond du Dakota.

Son exposition à la Galerie Karsten Greve de Cologne en 2008 marque un tournant dans son œuvre ; dès lors l'artiste fait plus ouvertement référence à une abstraction sensible.
Sa première rétrospective intitulée "My Way" est présentée actuellement au Centre Pompidou à Paris jusqu'au 23 mai 2011.

Othoniel Studio Paris
11 rue Victor Segalen
75020 Paris - France
Tel: +33 1 43674722 - Fax: +33 1 43731674
www.othoniel.fr





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